circulez rien à voir blog de la section socialiste des 3 pointes

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le coût du travail la vérité "vraie"

Les faibles marges des entreprises françaises sont-elles dues au côut du travail ?

Le 20 juin 2012, l'Insee a publié une étude intitulée "éclairage sur l'évolution de l'économie française depuis la récession de 2009" qui dresse le constat de dégradation du taux de marge des entreprises (Excédent Brut d'Exploitation, après impôt et coût du travail, rapporté à la Valeur Ajoutée) qui n'a jamais été aussi faible depuis 25 ans : 28.6% comparé à 34,4% pour l'Allemagne et 38,3% sur la zone Euro, soit une dégradation de-1,5 points entre 2010 et 2011, -2,2% pour l'EBE.

Quelles sont les causes de cette dégradation ?

Source : Insee, comptes nationaux - base 2005.

Evolution du taux de marge, du taux d'autofinancement et du taux d'endettement des sociétés non financières françaises entre 1980 et 2011

Ayrault,Moscovici,Montebourg et consorts à l'université d'été du Medef???Allégeance ou clientélisme liée à une situation sociale de plus en plus critique dans le pays?L'absence des autres partenaires sociaux ,n'est-elle pas préjudiciable à une image d'intèrêt général dont tout libéralisme se doit être exclu.Dans l'état actuel de nôtre économie la symbolique est importante,il ya des signes qui ne trompent pas.Pierre Moscovici est issu de ce sérail libéral qui nous sert toujours le même discours.

Toujours la même antienne : des patrons d'entreprises, des économistes, des politiques (d'opposition et aussi parfois du PS), suivis aveuglément par la presse, les medias, les politiques d'opposition prétendent avec évidence que c'est "le coût du travail  qui a dégradé la compétitivité de nos entreprises" (parfois aussi les 35 heures ...), analyse contestée cependant par les partenaires sociaux (CGT, CFDT,...). D'ailleurs Pierre Moscovici se fait applaudir aujourd'hui à l'université d'été du MEDEF en proclamant que "la compétitivité n'est pas un gros mot " et que "le coût du travail n'est pas une question taboue", ce en quoi il n'a pas tort, parlons-en justement !

Pourtant :

  • Le coût du travail (salaires bruts et charges patronales), à tout le moins dans l'industrie, est du même ordre et même un peu moins élevé qu'en Allemagne en particulier dans l'industrie(voir mon article avec références Insee). La croissance des salaires réels est en phase avec celle de la productivité, d'après l'Insee, donc cette explication ne tient pas.
  • Notre productivité horaire (PIB rapportée aux heures travaillées), est toujours parmi les plus élevées au monde avec le Danemark, l'Irlande, les Pays-Bas, devant l'Allemagne et la Suède (chiffres Eurostat). Elle s'est améliorée de 1,2% en 2010 et de 1,4% en 2011 (chiffres Insee). Ceci malgré les 35 heures ! Les 35 heures expliquent que l'indice PIB/habitant n'est pas un des meilleurs en France, cet indice étant souvent utilisé par ceux qui veulent mettre en exergue notre retard de compétitivité et supprimer les 35 heures, alors que l'indice réel de productivité doit être celui du PIB par heure travaillée.
  • En revanche ntre 2010 et 2011, les prix de l’énergie ont de nouveau fortement augmenté : +12,3 % (+10,0 % entre 2009 et 2010). Cette augmentation traduit celle des prix des produits pétroliers (+15,8 %), dans le sillage des cours du pétrole brut : +23,1 % pour les fiouls domestiques et +14,3 % pour les carburants. Dans le même temps, les tarifs de l’électricité se sont accrus de 6,5 % et ceux du gaz de ville de 8,5 %(chiffres Insee). D'ailleurs l'Insee relève page 2 de l'étude que la hausse des prix énergétiques pèse en effet sur les marges des entreprises.

Lorsqu'on regarde la fiche statistique de l'Insee sur l'évolution du Taux de marge et taux d'investissement des sociétés non financières de 2000 à 2011, un commentaire mentionne : "En 2011, les impôts sur la production accélèrent, en particulier du fait de la hausse du forfait social. Inversement, les subventions sur la production reculent, en raison notamment de la non-reconduction des aides à l'emploi mises en oeuvre dans le cadre du plan de relance. Au total, l'excédent brut d'exploitation se contracte (- 2,2 %), après avoir augmenté de 6,0 % en 2010. Le taux de marge perd ainsi 1,5 point entre 2010 et 2011, pour s'établir à 28,6 %, niveau le plus bas depuis 1986."

On peut donc se demander si la hausse du forfait social (passé de 2% en 2009 à 4% en 2010 puis à 6% en 2011) a pesé sur le coût du travail, mais si c'est le cas, l'Insee a par ailleurs précisé que la hausse du coût du travail avait été compensée par la productivité, et ce coût n'est toujours pas plus élevé que celui de l'Allemagne, même si ce dernier a stagné ces dernières années pendant que celui de la France augmentait.
Pourtant, des articles comme celui du Figaro  font référence à l'étude de l'Insee mentionnent la hausse du taux moyen des cotisations sociales : "Dans l'industrie, la baisse des profits dans l'industrie et plus récemment la hausse des prix de l'énergie ainsi que l'augmentation des coûts salariaux, à la fois à cause du poids des cotisations sociales à la charge des employeurs et de la hausse du salaire réel par tête. En particulier, le mode de calcul moins favorable des allégements de charge sur les bas salaires, instauré l'an dernier, se ressent. Les résultats sous pression annoncés par les grandes entreprises françaises qui doivent faire face à la concurrence - comme Danone, PSA, Air France ou encore ArcelorMittal - témoignent de cette érosion de la rentabilité."

Certes, il faut que nos entreprises retrouvent de meilleures marges et puissent investir, mais comment ? Si le coût du travail est le même qu'en Allemagne et même moins élevé dans l'industrie, ce doit être ailleurs qu'on peut trouver des marges de progrès ...

L'Insee souligne aussi qu'en raison de la chute de leur taux d'épargne (-11,5%) et de la remontée de leurs investissements (+7,7%), le taux d'autofinancement des entreprises est en chute libre, affichant un plongeon de 14,6%, (passant à 67,2%). En cas de resserrement du crédit bancaire, comme certains le craignent, il sera donc difficile de maintenir de hauts niveaux d'investissements, et espérer ainsi renouer avec de plus fortes marges.

La première exigence pour trouver les voies de l'amélioration est celle de la vérité des chiffres. Ceux qui manipulent les chiffres et l'opinion publique pour à toute force diminuer le coût du travail, geler les salaires ou diminuer la protection sociale doivent être mis devant l'évidence de la vérité des chiffres.

Liens sur articles :

http://www.ndf.fr/nos-breves/30-08-2012/video-le-taux-de-marge-des-entreprises-francaises-na-jamais-ete-aussi-faible-depuis-25-ans
http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/alerte-rouge-sur-la-rentabilite-des-entreprises-francaises_305495.html
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/06/20/20002-20120620ARTFIG00377-la-rentabilite-des-entreprises-au-plus-bas-depuis-25-ans.php
http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2012/06/20/la-crise-a-coute-pres-de-140-milliards-d-euros-par-an-a-l-economie-francaise_1721589_3234.html



02/09/2012
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